Philo 2

Publié le par graine

Philosophie

 

 

La démocratie a profondément modifié les mentalités. Lorsqu’il existe un empereur qui possède le pouvoir politique et religieux, les hommes n’ont qu’à obéir. Lorsqu’il n’y a plus d’empereur, les hommes se posent des questions nouvelles, ils doivent faire des choix.

 

 

La philosophie est un art de la question, le sage qui prospère dans les régimes non démocratiques ne s’étonne de rien, le philosophe au contraire s’étonne de tout est cela est normal car il est porté par un régime qui se posent plus de questions qu’il n’a de réponse.

 

 

La philosophie est une recherche en commun du sens de l’existence en commun.

 

À son origine, la philosophie est une recherche collective dus sens de l’existence collective.

 

La philosophie, comme la démocratie d’ailleurs, appelle la patience, certains ont pu dire que la première vertu de la philosophique est la patience comme dans les sciences, il faut prendre le temps d’élaborer des réponses.

 

Au contraire, la société traditionnelle a toujours une réponse aux questions qui se posent.

 

 

Quelques méthodes anciennes de recherche de cette signification de l’existence collective :

 

 

Distinction entre « transcendant » et « immanent »

 

Ce qui est transcendant est ce qui demande que l’on monte de niveau, alors que ce qui est immanent reste au niveau humain.

 

 

Si le sens de l’existence en commun est purement humain, alors il sera immanent. On va chercher des méthodes et des réponses sans changer de niveau, on reste au niveau humain.

 

À l’inverse, si le sens de l’existence en commun est transcendant, on cherchera des réponses du côté supra humain.

 

 

(

 

Les questions nouvelles engendrées par la démocratie ne s’expliquent pas par celle-ci. Des gens, des orateurs appelés des démagogues, se sont servis de cette démocratie, ils ont flatté le peuple pour tirer profit des situations. Ils essaient de convaincre le peuple avec des arguments trompeurs.

 

Ex : le syllogisme (raisonnement en trois phases), tous les hommes sont mortels, hors Socrate est un homme, donc Socrate est mortel.

 

Il y a des démagogues trompeurs, qui utilisent le syllogisme pour manipuler le peuple.

 

Les chats mangent des souris, poupous est un chat, donc poupous mange des souris => Faux.

 

Une nouvelle branche de la philosophie s’est crée à la suite de cela, distinguer les raisonnements vrais et les raisonnements faux.

 

)

 

 

Il y a trois types de réponses possibles :

 

 

1)     Nostalgie pure : c'est-à-dire qu’on a des esprits qui regrettent le bon vieux temps, un temps où il n’était pas nécessaire de se poser des questions, c’était plus facile, tout était bien ordonnancé, on appelle ces esprits nostalgiques des réactionnaires (qui réagissent à), ils ne sont pas dans l’action.

 

 

La réaction est toujours seconde par rapport à l’action, la réaction n’a pas de force d’elle-même, son impulsion lui vient de dehors.

 

Ne pas confondre réactionnaire et révolutionnaire, un révolutionnaire veut changer les choses, il fait un pas en avant, alors que le réactionnaire veut faire un pas en arrière. Ces réactionnaires existaient déjà à Athènes, ils se sont attaqués à des philosophes célèbres comme Socrate accusé d’apporter de nouveaux dieux dans la cité. Protagoras a eu le même type de procès que Socrate, il a choisi l’exil plutôt que la mort.

 

 

 

2)     Les sophistes sont les partisans de la sagesse, au lieu de réagir contre la démocratie, ils épousent les nouvelles conditions de la démocratie, ils débattent.

 

 

On les a pris pour des malhonnêtes pendant longtemps, en fait la première source pour connaître les Sophistes était leurs adversaires, ce que nous connaissons des sophistes provient à 90% de leurs adversaires.

 

                 

 

Aujourd’hui, on peut dire qu’il y a du bon et du mauvais chez les sophistes. L’une des questions principales des sophistes est celle-ci : Quel est le fondement de la loi ?   C’est probablement la question la plus importante en démocratie car la démocratie n’est pas l’anarchie, c’est le règne de la loi.                                                                                        À Athènes, un proverbe dit « Nous n’avons pas de roi mais notre souverain c’est la loi ». Il n’y a pas de démocratie sans lois, sans lois qu’on respecte.   

 

                 

 

En démocratie, on a une identité entre deux rôles politiques, le rôle actif et le rôle passif. Le rôle actif est représenté par le souverain et le rôle passif est représenté par les sujets, par ceux qui obéissent.

 

 

On peut ainsi distinguer les différents régimes politiques : monarchie = pouvoir d’un seul, oligarchie = le pouvoir de quelques uns.   Il existe aussi des régimes où la multitude est souveraine et sujette : la multitude élabore les lois, elle appartient alors au rôle actif mais appartient aussi au rôle passif car elle est soumise à ses loi, cela s’appelle la démocratie.

 

 

Il y a une identité entre le souverain et les sujets, ce concept s’appelle le concept de « citoyen ».

 

 

Le respect des lois ne signifie pas la servitude, le comble de la servitude serait la position anarchiste car dans l’anarchie on refuse d’obéir aux lois mais on refuse aussi de les voter et les lois finiront toujours par rattraper les anarchistes.

 

Si une loi me déplaît, je peux militer pour la changer, je suis alors actif mais aussi toujours passif.

 

 

Pour les sophistes, la loi est le résultat d’une convention passée entre les hommes et non pas le résultat d’une intervention divine ou de la nature. Les sophistes comparent les mœurs, les lois des différentes cités grecques mais aussi des états non grecs, ils constatent qu’il y a une grande diversité entre les législations. La loi est donc purement humaine, cette opposition de la convention et de la nature a d’abord joué dans un sens démocratique, mais elle peut aussi être utilisée dans une perspective non démocratique.

 

 

Protagoras est l’auteur d’une phrase célèbre « l’homme est la mesure de toute chose », ce n’est pas la taille physique qui sert d’étalon, c’est au niveau des valeurs, P. veut dire qu’il n’existe pas de valeurs transcendantes en soi, c’est relativement à l’homme qu’il y a du bon et du mauvais, la preuve en est que les lois varient d’une société à l’autre. Les ennuis que P. a eu avec les esprits réactionnaires d’Athènes, le procès et son exil, ont été justifié par cette phrase.

 

Protagoras était un grand démocrate, même Platon, son adversaire, le considérait comme un honnête homme. Une première dérive apparaît avec Gorgias (mort en 380 après JC) : il  est l’auteur d’une thèse beaucoup plus radical que Protagoras, il prétend que rien n’existe. Protagoras reconnaissait tout de même l’existence des choses, du monde extérieur alors que Gorgias pense que le monde extérieur est une illusion.

 

La notion de vérité est une notion essentielle du point de vue de l’éthique, pouvoir se référer à la réalité permet de trancher des débats qui seraient longs et stériles, cela permet aussi d’être juste. Gorgias utilisait cette thèse pour justifier un enseignement purement rhétorique, c’est avec Gorgias que les sophistes deviennent des marchands de mensonges. Antiphon d’Athènes arrive au comble de la dérive qu’on peut faire de l’opposition entre la nature et les conventions, il campe sur des positions qui privilégient la nature, si la nature et la convention ne sont pas d’accord, c’est la nature qui a raison, elle prend toujours le dessus face aux conventions, se profile alors une politique inégalitaire, car dans la nature on voit que les plus forts dominent les plus faibles, c’est en fait justifier la tyrannie, le despotisme.

 

Retenons ceci :

 

A partir d’une même idée, il est possible de tirer des conclusions totalement opposées, en fonction du contexte et des pôles que l’on valorise dans cette idée.

 

 

 

3)     Platon vient prendre place entre ces deux extrêmes : Platon n’est pas un démocrate, c’est un descendant de la haute noblesse d’Athènes, c’est le plus intelligent adversaire de la démocratie.

 

 

Platon n’est pourtant pas réactionnaire, il ne veut pas revenir en arrière, il veut garder quelque chose de passer en l’adaptant à la démocratie, il ne prétend pas revenir au régime des rois et des prêtres. Platon est totalement adversaire des sophistes, il prétend fonder les valeurs dans la science et non pas dans les dieux.

 

 

Platon se fonde dans la géométrie rationnelle, démonstrative qui est née en Grèce. Il y avait déjà des peuples qui avaient développés des connaissances géométriques (égyptiens) mais ils les avaient développés par la mesure alors que les grecs les développent par la démonstration.

 

La démonstration géométrique permet de se passer de la mesure. Si on doit démontrer la somme des angles d’un triangle vaut 180° :

 

 

                             A                                            BÂC = A^Cç (car angles alternes internes)

 

                                                                             A^BC = ç^Cb (car angles correspondants)

 

 


                                                                                ç

 

 

                                                                                                    = 180°

 

                                                                                                                            b

 

                     B                                                C

 

 

 

 

On a utilisé des propriétés déjà connues avant pour en développer d’autres.

 

La géométrie démonstrative a permis de découvrir des centaines de propriétés inconnues et elle a permis aussi la prévision.

 

 

Ceci définit une conception de la vérité scientifique que l’on a tendance a un peu trop négligé aujourd’hui, dans la conception rationnelle la théorie a une valeur prédictive car elle est vrai, dans la conception non rationnel la vérité est vraie car non prédictive.

 

 

Une théorie peut être fausse et avoir une valeur prédictive. Platon prétend que les valeurs (le juste) sont transcendantes, elles ne résultent pas de la convention humaine. Il met en place la théorie des idées, elle prétend que pour chaque réalité sensible, il y a dans un autre monde purement intellectuel, une idée abstraite de cette chose mais réelle.

 

Cette thèse est incompréhensible, elle prend un sens si on la relie à la géométrie.

 

Platon dit que ce sont des pures idées qui n’ont rien avoir avec la figure géométrique qu’elles représentent. Lorsqu’on essaie de s’approcher du triangle, ce n’est pas par la figure que l’on y parviendra car le triangle est un concept et non pas une réalité. Les objets de la géométrie sont des concepts. Platon pense que dire que le pont n’as pas de dimension, cela veut dire que dans le monde sensible il n’est rien, pourtant le point est l’atome a partir duquel on construit toutes les figures géométriques (vision intellectuelle), les objets géométriques sont purement intellectuels et ne correspondent pas à une unité sens

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